—   Tant pis !

—   Ne parlez pas ainsi, Imogène, vous me rendez folle ! Ecoutez... pourquoi ne confieriez-vous pas vos papiers à Mr Cunningham ?

—   AAllan?

—   Vous avez confiance en lui, n'est-ce pas ?

—   Bien sûr, mais je n'ai pas le droit de le laisser s'exposer à ma place !

—   Personne ne le saura ! Et c'est au contraire la seule vraie chance que ces documents ne tombent pas entre les mains de cet abominable individu ! Je suis certaine que Mr Cunningham serait profondément touché de cette marque d'estime...

Ce dernier argument ouvrit de charmantes perspectives dans l'esprit de miss McCarthery. C'est vrai qu'en remettant son honneur entre les mains d'Allan elle lui ferait le plus tendre des aveux et peut-être alors que, de son côté, il se déciderait à prononcer les mots qu'elle attendait...

—  Vous avez sans doute raison, Nancy... J'étudie
rai la question...

Au salon, Cunningham semblait particulièrement apprécier le whisky de miss McCarthery. Quand cette dernière entra, il se leva et ne se rassit que lorsqu'elle eut pris place en face de lui.

—   Comment va miss Nankett ?

—   Mieux... La pauvre petite s'inquiète à mon sujet. Elle redoute qu'on m assaille de nouveau pour me voler cette enveloppe renfermant les plans du Campbell 777. Elle souhaiterait que je vous les remette.

—   Excellente idée ! Je vous jure que personne ne me les prendra, à moi !

—   J'en suis convaincue, mais... Allan... vous devez comprendre que ces papiers m'ont été confiés... que je ne puis m'en dessaisir auprès de n'importe qui...

—   Suis-je vraiment n'importe qui à vos yeux, Imogène ?

—      Non, bien sûr, mais...

D'un geste vif, il lui prit les mains.

—  Imogène, il est temps que je parle... Vous avez
deviné mes sentiments à votre égard, n'est-ce pas ?